LES ROUTINES DE PERFORMANCES
- Mickaël Coaching
- 20 juil. 2020
- 5 min de lecture
Rafael Nadal, Owen Farrell, Johnny Wilkinson, Michael Phelps, Cristiano Ronaldo, Franck Dumoulin(tireur au pistolet)... Ces sportifs de haut niveau utilisent les routines de performance. A notre niveau, beaucoup de sportifs en utilisent également. Personnellement les respirations dynamisantes sont mes routines d'avant course !!!
Et vous, vous en êtes ou ?

Les routines de performance.
Le pluriel est important car plusieurs routines peuvent être mises en place : avant, pendant et après la compétition. Ces routines sont des outils concrets permettant d’aborder une épreuve ou une compétition dans les meilleures dispositions, toujours de la même manière, n’importe quand, peu importe l’endroit et le contexte.
Définition d’une routine de performance :
Tout d’abord, une routine n’est pas un rituel, ce n’est pas de la superstition ou encore un TOC. C’est pourtant un rapprochement que l’on entend souvent et c’est tout simplement faux.
- Le rituel fait appel à des croyances basées sur le respect d’une certaine tradition (symboles, prières…) la plupart du temps associée à une religion.
Les sportif(ve)s construisent et contrôlent les routines, alors qu’ils subissent plutôt les rituels
- La superstition : associer la réussite ou l'échec à tel ou tel objet (gourde, bracelet...) qui n'ont aucun impact sur la performance sportive.
- Les ROUTINES, elles, sont construites à partir d’expériences et de valeurs personnelles.
Ces dernières sont définies comme "un ensemble ou schémas de pensées, d’actions ou d’images que l’on reproduit systématiquement avant d’exécuter une performance" (Crews & Boutcher, 1986).
Une routine a donc pour but d’optimiser le sportif et de le mettre dans les meilleures conditions afin de réaliser son action.

Cela peut prendre la forme :
- 1) Relâchement (oui !!! encore de la respiration !!!) : en soufflant, ou si le temps est suffisant, en utilisant une technique de respiration ventrale ; éventuellement en bougeant un bras ou une jambe ou à l’aide d’un étirement si le temps est suffisant.
- 2) Analyse : « quelle est la situation ? », « je mène », « je suis mené(e) », « pourquoi ? » ou analyse technico-tactique en sports d’opposition, du terrain en golf, de l’endroit du terrain (coup franc, coup de pied de pénalité en rugby, etc.), etc. L’analyse peut avoir été effectuée en amont (reconnaissance du parcours en canoé, ski, VTT, etc.) du temps de la compétition.
- 3) Réactivation (facultatif, en fonction de la situation et des habitudes du sportif(ve)) : si besoin pour aider l’athlète à se « remettre dedans », sautiller sur place, effectuer quelques flexions, quitter la chaise en courant talons-fesses (tennis), etc.
- 4) Imagerie (si besoin et possibilité) : une fois la décision prise, il est possible d’effectuer une ou deux visualisations, selon la technique choisie par le sportif(ve). A condition, bien évidemment, que l’athlète soit familier de cette technique (OWEN FARREL au rugby qui visualise le ballon passer entre les poteaux)

- 5) Discours interne (facultatif, en fonction de la situation et des habitudes du sportif(ve)). Le sportif(ve) se parle à lui-même de ce qui est important pour lui à ce moment-là. Cette phase peut aussi avoir lieu avant la phase imagerie.
Franck Dumoulin dit : « avant de tirer, je rentre littéralement dans mon organisme, je vais jusque dans mes pieds pour voire si ils sont correctement positionnés, mes genoux biens placés, mes mollets détendus. »

- 6) Mot-clé : il s’agit là de résumer en un seul mot (ou une expression) la « décision » et de l’avoir en tête juste au moment où le match reprend. Ce mot clé doit être concret et correspondre à quelque chose de familier pour le sportif(ve). Par exemple, « gagner » n’est pas un bon mot-clé, car il est trop abstrait, il ne dit pas comment faire. Des mots clé comme « mobile », « petits pas », « devant », etc. sont plus appropriés. Le mot clé a une signification claire et univoque pour l’athlète, c’est « son » mot. Il est quasi indispensable que ce soit l’athlète qui le propose lors de la mise en place de la routine.
- Autre exemple : Florent Manaudou, suite à une expérience à son arrivé en équipe de France en natation utilise le mot « Puissance ». Pour vous résumer l’histoire de ce mot, c’est lors d’une séance de musculation où il a battu tous les nageurs qu’il a adopté ce mot clé.
- 7) Des techniques respiratoires ou même de gestuelles spécifiques.
Mais aussi bien souvent, le contrôle de son matériel pour entrer ou retourner dans sa bulle de concentration, afin de retrouver un niveau optimal.
Comment la construire et l’utiliser ?
Pour être efficace, le sportif doit construire sa routine autour de ses propres besoins.
Exemple : Pour une même activité, certains sportifs auront besoin de se détendre et de relâcher la tension musculaire alors que d'autres devront augmenter leur niveau d'activation. Dans le meilleur des cas, elle doit s’appuyer sur une expérience, une émotion ou un souvenir de réussite personnelle afin d'être individualisée au maximum. Le simple fait de transposer une technique observée chez son idole, ou l’imitation d’un mouvement repéré chez un adversaire, n’aura aucun sens.
(Vous pouvez essayer la position ci-dessous si cela vous chante!!!
malgré le respect que j'ai pour ce joueur d'exception, pas certain que le résultat soit au rendez-vous !!!)

Selon le besoin ressenti par l’athlète cette technique permettra : d’augmenter ou de diminuer son niveau d’activation pré-compétitif, d’améliorer sa concentration (focus), d’augmenter sa motivation, de renforcer la confiance en soi.
A quel moment l’utiliser ?
Une routine de performance nécessite un certain apprentissage, ce qui signifie qu’elle ne sera pas effectuée de manière optimale dès la première fois. Après l’avoir construit durant les entretiens ou de manière individuelle (il vaut mieux se rapprocher de spécialistes pour gagner du temps (Je suis là!!!), il faudra l’apprendre puis la mettre en œuvre dès l’entraînement. Il faut l’utiliser dans des situations calmes et propices avant de pouvoir l’utiliser dans le domaine compétitif.
Puis comme toutes pratiques, plus vous l’utiliserez et plus elle sera efficace !!!
Efficacité des routines de performance :
Les routines de performance apportent des bénéfices pour celles et ceux qui l’utilisent.
1.Optimiser son niveau d’activation : c’est-à-dire n’être ni trop excité ni trop mou. Cela permet d’adapter efficacement son énergie à la situation présente.
2. Améliorer sa confiance en soi: se concentrer sur du maîtrisable et s’habituer à être dans un état émotionnel pertinent.
3. Réguler son attention et contrôler ses distractions : savoir se focaliser sur les bons éléments au bon moment.
4. Prendre des informations, définir un plan et le mettre en place.
5. Optimiser ses performances : c’est le résultat indirect de la routine de performance.
6. Prendre l’ascendant psychologique sur son adversaire (Haka des All Blacks, aussi associé à une dynamisation psycho-physiologique (dans un prochain Post))

Les limites :
· La routine ne peut être effectuée qu’en dehors de l’engagement compétitif. On ne peut pas penser à se concentrer en même temps que l’on est « dans l’action ».
· La routine doit s’effectuer avant la reprise du jeu ou avant le départ.
· La routine n’est efficace que si les maitrises motrice, technique et tactique sont acquises préalablement.
· Plus la routine est personnalisée, plus elle est efficace. Il est important que l’athlète contribue à sa construction et intègre bien le rôle de chaque composant choisi.
· La routine doit être adaptable par le sportif selon les conditions.
En résumé :
Pour qu’une routine soit efficace elle doit être construite, apprise et répétée. La préparation mentale est comme l’ensemble des autres piliers de la Performance du sportif(ve), il faut apprendre, s’entrainer et mettre en application pour un résultat optimal.
Le préparateur mental conseillera et guidera le sportif(ve) sur le chemin d’une réflexion personnelle. Ses compétences lui permettront de se poser les bonnes questions mais aussi de trouver les bonnes réponses par lui-même.
Parfois, l’athlète aura déjà créé sa propre routine, il faudra alors être en capacité de l’optimiser en fonction de la discipline et de poser des mots, des techniques afin que le sportif(ve) puisse atteindre la pleine capacité de son potentiel.

"CHAQUE JOUR COMPTE"
Comments